Aller au contenu
Forum Yamaha 350 RDLC

RDLC au Moto-Tour


Brêlabou

Recommended Posts

  • Réponses 60
  • Created
  • Dernière réponse

Alors, ce Moto Tour 2014 en RDLC, comment ça c'est passé ?

VENDREDI et SAMEDI :

Pour la première fois, je fais le trajet pour me rendre au départ confortablement installé en voiture et pas sur la moto, grâce à Joffrey et sa BM320D. Les jeunes ça speede : Coyote sur le smartphone, 150 km/h tout du long, on a taxé TomTom (et mon père dans sa Lexus !) d'une bonne heure sur Orléans/Saverne.

Sur place, on découvre le parc concurrents, installé dans... le parc du château de Saverne !

Déjà je croise des têtes connues, la grande famille du Moto-Tour, le "boss" des minots de Montpellier qui font l'assistance Mutuelle des Motard, Patrick "Le Bagnard", La patwonne de Moto-et-Motards, le grand Jean et sa 600 CBR (argh, il est en classiques cette année, mince, c'est un rapide !) et Paul MacKinney l'écossais qui doit bien aller sur ses 60 ans.

Retrouvailles avec l'équipe ZZ-Rider arrivée du Vaucluse en fourgon : Morgan, le pilote, accompagné de son père et de son oncle, Marc et Christian, qui lui font l'assistance.

Ils ont un passager "clandestin", Jean-Charles, pris en charge à Valence : Valence/Saverne à 4 dans un fourgon 3 places, sans compter les 2 motos, les pneus, les outils les tentes et 180 litres d'essence : faut pas mollir comme ils disaient à Moto-Journal !

Mon père nous a rejoint, retrouvailles, rigolades et apéro.

Le lendemain samedi, c'est contrôle technique : au sonomètre, la LC s'en sort à 92dB avec ses Lomas, no problem, la limite en Classiques est à 96dB.

Dans le parc fermé, je jette un œil aux autres machines anciennes. Y'a du lourd : 1100GSX-R "rat's", la 600 CBR de Jean, une VFR750 rouge, ceux là ont des chevaux, mais aussi du poids. Il y a également une magnifique 250 TDR, et une 500 Pantah comme neuve (beuh eh, une Ducati j'en ai eu une, c'est toujours cassé ces trucs là, elle arrivera jamais à Toulon !). Il y a aussi la BMW 80GS d'Eric, que je connais pour avoir souvent roulé avec lui en liaison avec ma Versys ...et avoir eu du mal à le suivre !

Petit resto le midi, où Jean Charles nous raconte les 24h00 de Barcelone qu'il s'est "offertes" pour ses 50 ans : 2 ans de préparation, 24h00 de plaisir avec ses coéquipiers et son team. Pour le rallye, son concessionnaire lui a prêté une MT-09, veinard !

L'après -midi, on se fait la spéciale du lendemain en voiture : petite route étroite en sous-bois, avec une bande de mousse verte bien glissante au milieu. Je mémorise 2 ou 3 virages où "faut pas couper" ...

DIMANCHE - Saverne/Saverne, 149 km

Une boucle de 75 km à parcourir deux fois autour de Saverne, avec deux passages dans la spéciale.

Le départ se fait toutes les 30s, sur un podium dressé devant le château.

Pas de pb en liaison, les routes sont bonnes et les temps sont larges. Pour mon 1er passage dans la spéciale, je constate que ma carburation imparfaite (la moto ratatouille à partir de 9000 tours) est bien plus pénalisante que sur le routier ou même en circuit. J'ai manqué de temps pour affiner les réglages, puis la date du rallye approchant je n'ai plus osé toucher à rien de peur de tout casser. Résultat, je ratatouille comme une MZ et je suis obligé de passer des rapports là où je devrais profiter de l'allonge d mon moteur préparé.

Les résultats affichés le soir ne sont pas trop mauvais pour autant : 108ième au général, 4ième en Classiques, un centième devant la Pantah.

Confirmation de mon père et Joffrey qui on regardé les deux passages en spectateurs : trajectoires propres, belle poussée en sortie de virage, mais... ça ratatouille !

Les heures de départ du lendemain sont également affichées : pour moi c'est 3h45 ! Ben ouais, y'a un peu de route ...

LUNDI - Saverne/Doussard, 820 km

Tout est dans le titre : Asace / Vosges / Jura / lac d'Annecy par les cols, la plus longue étape de tous les Moto-Tour.

à suivre ...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

LUNDI - Saverne/Doussard, 820km

Départ au tout petit matin donc. Nuit très très sombre et humide, mais pas de pluie ni de brouillard contrairement à la veille.

Comme la liaison est longue et les routes de l'Est plutôt bonnes, je ne me fais pas trop de soucis pour les 55 km/h de moyenne à tenir.

Les xénons que j'ai réglés "loucheurs" éclairent bien les virages, mais je manque un peu de phare en ligne droite où seul le H4 d'origine fait ce qu'il peut.

Plaisir de tirer 9000 tours et de ciseler les traj', tout seul dans le noir entre les sapins. Ce sont les moments de pilotage que je préfère, il n'y a que la moto et la route qui oscille dans le pinceau des phares, les pots de détente chantent, ça sent le sapin (?!) et la mousse, trop bon !

Et soudain, juste après un changement de direction dans un hameau sans lumière, tout s'éteint !

Je manque de m'étaler tout seul au milieu de la rue à 20 km/h, je n'ai plus aucun repère, tout est noir, je m'arrête les deux pieds par terre le cœur à 12 000 tours !

SHIT ! Plus de phare ni de feu arrière, même l'éclairage des compteurs est éteint. Je tripote les comodos... tiens, les clignos fonctionnent, bizarre... Je ne comprends pas comment je peux tout perdre en même temps, le câblage des xénons est indépendant, pris directement sur la batterie avec fusible et relai dans les règles de l'art.

Mes deux voitures d'assistances sont déjà parties, eux aussi ont de la route ! Le temps qu'ils reviennent, qu'on trouve la panne dans le noir total, à supposer qu'on répare, ça sent le gros gros retard cette affaire...

Je sors mon téléphone, commence à chercher le n° de mon père quand ... tout se rallume !

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Je me permets une aparté, ça m'est déjà arrivé le coup des phares, avec un gse sur lequel était monté une tête de fourche racing (celle qui font aller plus vite), plus de lumière en pleine campagne, j'ai du attendre qu'une voiture passe presqu'une heure (et pas de portable à l'époque) et me mettre à son cul pour rentrer, autant dire que maintenant les trucs d'origines bien gros et bien moche, je les laisse en place :).

Sinon merci pour le récit, c'est top ;).

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Je me permets une aparté, ça m'est déjà arrivé le coup des phares, avec un gse sur lequel était monté une tête de fourche racing (celle qui font aller plus vite), plus de lumière en pleine campagne, j'ai du attendre qu'une voiture passe presqu'une heure (et pas de portable à l'époque) et me mettre à son cul pour rentrer, autant dire que maintenant les trucs d'origines bien gros et bien moche, je les laisse en place :).

Itou sur un GSXF 750 mais j'avais mis une 100 watts , donc code plus appel de phare = fusible grilé , c'était sur l'autoroute donc moindre mal mais quand même .

Top le CR.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

La suite ... (on est sur Saverne/Doussard le lundi pour ceux qui ont perdu le fil !)

Je remonte sur la moto et repars.

Mais dès le premier virage, grosse angoisse : si ça recoupe c'est direction les sapins, c'est sûr !

Je roule au ralenti et attends qu'un concurrent me rattrape. Celui qui me rejoint reste dernière moi sagement à 30 km/h. On est pas arrivés à Doussard... Je m'arrête.

" Passe devant, j'ai les phares qui merdent ! "

" Mon road-book est coincé, je peux pas faire la navigation ".

" Ok, suis moi en plein phares avec tes xénons ! "

Et hop, on repart comme ça, moi suivant le road-book, lui m'éclairant. J'espère qu'il aime l'odeur de l'huile 2T ! Mes phares recommencent à couper par intermittence, mais seulement les xénons, tout le reste fonctionne. Roule, roule, col, petite route, col, roule.

Soulagement du jour qui commence à se lever vers 6h30, on roule depuis près de 3 heures et on a même pas fait le quart de la journée ...

Mais en fait, quand on sait qu'on va se faire plus de 800 km de virages, il doit y avoir une sécrétion d'hormone, adrénaline ou je ne sais quoi, toujours est il que la journée passe comme une fleur, la spéciale avant Doussard aussi (mais tracé frustrant si on a pas reconnu, avec plusieurs virages aveugles qui donnent en fait sur des lignes droites, des paquets de secondes qui s'envolent, surtout si on manque de chevaux ...).

Arrivé à Doussard en fin d'après-midi. Ce n'est que la pause, il reste une boucle de 170 km qui nous fait repasser dans la même spéciale, comme ce sera le cas plusieurs fois lors de cette édition. Une bonne idée sur le papier, mais c'est dur de repartir après avoir retrouvé mon père et Joffrey, bu un coup, refait le plein d'huile et d'essence. La suite rêvée ce serait plutôt une douche et un repas, mais là il faut remettre ça pour 3 heures de route.

Les liaisons courtes sont les plus tendues, car on a moins de temps pour rattraper son retard si la route est difficile ou si on se perd. Celle qui nous ramène vers la spéciale des Grottes du Diable passe par un col au sud d'Annecy. Je rattrape des gars dans la montée, ça roule groupé, ça se traine un peu, je les passe un par un en faisant ouinner les détentes, c'est puéril mais c'est bon ! Les pneus son chauds, je suis chaud, Aille am le King of ze Montagne !!!!

La case suivante du road book est à 19,4 km, une distance exceptionnellement longue : d'habitude il y a quelques centaines de mètres, parfois quelques km. Je remets à zéro mon compteur de vélo et je finis la montée du col en mode "Grand Prix". Dans la descente aussi, attaque maxi. Je commence à me dire que la moyenne est pas évidente à tenir, que les lambinards que j'ai déposés il y a 20 minutes risquent bien de pointer en retard, et que tout ça est bon pour le classement !

Et soudain, au détour d'un virage, je vois des immeubles à travers les derniers arbres et un panneau " ANNECY " . Je suis sidéré, c'est impossible qu'on nous fasse passer en pleine ville, il n'y a qu'une possibilité : JE ME SUIS TROMPE DE ROUTE !!!! Sur la case la plus longue de tout le rallye !!!

Il y a 2 minutes je m'imaginais remonter 3ième ou second du classement des Classiques, et là je sais que quoi qu'il arrive je pointerai en retard au CH de la spéciale et prendrai un wagon de pénalités. SHIT, SHIT, SHIT !!!

J'arrête un motard qui passe en Suzuki Bandit, et je lui demande si il peut me guider jusqu'à la route de Quintal, le village où j'aurais du arriver au lieu d'enquiller ce maudit col comme un décérébré. Il est d'accord, mais me préviens que ce n'est pas à coté.

Effectivement, nous traversons Annecy dans les bouchons, puis un bout de 4 voies. Ca dure une éternité. Je retrouve la route du rallye, je ne calcule même pas mon retard, je pense qu'il est au moins de 30 min, plutôt 45, énorme ... J'arrive à la spéciale, je me traine sans motivation. Le retour est encore pire, la nuit tombe, les phares clignotent toujours. Je décide de rentrer à Doussard sans m'occuper du road book en restant sur les grandes routes éclairées ou fréquentées ... et je me repaume dans les faubourgs d'Annecy. Un cauchemar...

Je finis échoué dans la montagne à une trentaine de km de l'arrivée, complètement perdu et surtout démoralisé. J'appelle Joffrey et lui demande de venir avec sa voiture pour m'éclairer et me guider jusqu'à l'arrivée. J'ai décidé d'abandonner.

En attendant Joffrey, je décide d'appeler Boubou, mon copain d'enfance (le "Réchoub" de ce forum !). Il me dit qu'il envoie des posts sur le forum, que j'ai aucune raison d'abandonner, qu'il reste encore plein de jours de course pour me refaire, bref, tout ce que je voulais entendre ! Je lui promets de repartir demain.

Joffrey arrive et me drive jusqu'au CH de fin de journée. Je ne pense plus à rien, je suis vidé. A l'arrivée, les commissaires sont en train de replier leur tente, l'horloge et l'imprimante sont déjà rangés dans le coffre de leur voiture. Je tends mon carton de pointage à l'un d'entre eux, qui me reconnait et murmure un truc qui ressemble à " T'inquiète pas " ...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

On file directement au resto où toute l'équipe est en train de terminer son repas.

Une assiette arrive devant moi, je me jette dessus et dévore à m'en étouffer. Un coup d'eau et je leur raconte mes mésaventures, comment je suis passé directement de "Premier du Moto-GP du Col de la Mort " à "Paumé dans les bouchons de la grande ville " ! J'arrive à les faire rigoler, du coup je rigole aussi un peu ...

MARDI - Doussard-Langeac, 550km

Encore 10 heures de bécane à se taper aujourd'hui. Je suis plus trop motivé après l'enfer de la journée d'hier. Ce soir, quand les pénalités de la veille seront tombées, je vais me retrouver en toute fin de classement, peut être même dernier ...

L'itinéraire se charge de me remonter le moral. David, le "pisteur" du Moto-Tour, a fait un super boulot : passer des Alpes au Massif-Central (Langeac est entre Le Puy et Brioude) sans passer dans la moindre ville, en restant toujours sur des routes splendides, bravo ! La moyenne se tient sans trop de difficultés, mais c'est quand même pas le Rallye-Saucisson des Vieux Pétarots, ça roule fort hein !

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Durant cette liaison Doussard/Langeac, je commence à entendre un bruit : c'est une espèce de frottement irrégulier, un peu comme le bruit que font des feuilles mortes coincées dans un garde-boue de vélo ! C'est suffisamment fort pour que je l'entende jusqu'à 80 km/h. Ca ne vient pas du moteur car ça le fait toujours après avoir débrayé et coupé le contact en roulant.

Chaine détendue qui frotte sur le bras oscillant ? Gravier coincé dans un étrier de frein ? Roulement de roue HS ? Si c'est un roulement je suis mal , je n'en ai pas de rechange...

Soudain, en approchant d'un stop, j'entends un bruit suraigu, un couinement de souris qu'on écrase. Je m'arrête net et regarde tout ce que je peux : la chaine est ok, je ne vois rien dans les étriers, les roues ne semblent pas avoir de jeu et quand je pousse la moto je n'entends rien de spécial. Je repars ... plus un bruit.

Je sais, j'ai l'explication ! Ca devait être un mulot coincé dans le carter d'allumage, il a du bouffer les fils du stator (ce qui explique les ratatouillis à haut régime) et là il vient de se faire centrifuger par le rotor ! Bien fait !

Trois spéciales aujourd'hui. La première ce matin, La Muraz, 60 km après le départ de Doussard, ne m'a pas laissé un super souvenir : route détrempée, chaussées ravagée et surtout très forte pente dès le départ ( " Allo... les chevaux ?! ").

Pas mieux dans les deux passages de la spéciale Vialle d'Estours, là aussi de très fortes pentes (montées mais aussi descente), de toutes façons je n'ai plus trop l'esprit à la compétition, je n'ai pas encore digéré mon escapade dans Annecy de la veille. Par contre je retrouve avec plaisir le Réchoub venu me soutenir et s'assurer que mon moral tient bon !

Le soir, ripaille extraordinaire au resto "Chez Tante Sophie " à Langeac, avec Jean-Charles, Morgan (l'autre pilote ZZ-Rider) et nos 4 anges-gardiens d'assistance : pour 12 euros, on a droit à de la charcuterie (divers saucissons délicieux, à trancher soi-même), une salade géante, puis arrive du chou farci (je suis pas fan du choux ... mais j'en reprends deux fois tellement c'est bon) et à la place du dessert attendu ... des côtes de veau et des pommes de terre ! Là on commence à faiblir. Heureusement, le vin râpeux à souhait nous aide, et puis sans lui on aurait frôlé la perfection ! J'en bois un verre et je raconte n'importe quoi pendant une heure, ce truc là je suis sûr que c'est interdit à la vente. Ensuite on a le fromage (c'est à dire un plateau géant de fromages géants) puis une part de gâteau maison (comme le reste), et on pars vite se coucher.

Jean-Charles qui dort dans la tente des "solos" (logés par l'orga dans une grande tente montée chaque soir dans le parc concurrents) nous envoie comme chaque soir par SMS nos heures de départ du lendemain qui sont affichées au parc. Elles sont fonction du classement général. En fait je n'ai pris que 2 min30 de pénalités hier : il n'y a que 5s de pénalité par min de retard (ou d'avance pour les distraits ou les nuls en calcul !), au lieu de 15s ces dernières années, et même une minute par minute de retard lors des premières éditions.

Les 2min30 c'est pour la demi-heure de retard que j'ai pris dans les bouchons d'Annecy, apparemment mon piteux retour au parc le soir est passé à l'as ! C'est pas juste mais ça remonte le moral !

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

MERCREDI - Langeac/ Brive, 343km

Je repars ce matin ragaillardi par les nouvelles de la veille : ma chute au classement n'est pas si catastrophique (je suis 135ième scratch et 6ième Classique).

En plus, il ne fait plus juste "bon", il fait carrément CHAUD, à tel point que j'arrive au CH de la première spéciale du jour prêt à exploser dans mon sous-vêtement technique de ski + pull en polaire + blouson !

La spéciale de Villeneuve est plutôt rapide, mais pour une fois pas trop de virages aveugles. Par contre j'aurais bien besoin de 10 ou 15 chevaux siouplé m'sieur !

On traverse ensuite un coin magnifique, le plateau du Cézallier : une toundra sibérienne à perte de vue, avec juste le goudron qui ondule façon "Route 66 ", et des vaches préhistoriques qui regardent passer les motos. D'ailleurs les veaux préhistoriques n'aiment pas les pots détente, ils paniquent et détalent à toutes pattes dès qu'ils entendent la LC !

Bon, c'était trop bien pour durer, le bruit de frottement irrégulier réapparait. Je recommence à croire que le rallye va s'arrêter là, au milieu de nulle part.

Je ne sais toujours pas d'où ça vient mais j'imagine des roulements de roue explosés qui bloquent net la moto, des arbres de boite en travers... J'essaye, comme hier, d'identifier l'origine du bruit mais rien de net, c'est irrégulier et ça vient du "milieu" de la moto.

Je m'arrête et appelle Joffrey : je lui demande de passer au concessionnaire Yam de Brives et d'acheter tous les roulements de rouede ma moto, au cas où. Je lui demande aussi de prévenir les jeunes du lycée de Montpellier qui assurent l'assistance Mutuelle des Motards que je vais passer les voir après l'arrivée.

Juste avant Brive, j'arrive à la spéciale de Marsal. En attendant mon départ, je papote avec un ancien en 500 T-Max, très intéressé par ma moto : c'est Jean-Paul Boinet, pilote de Grands-Prix dans les années 70. Il se retrouve en milieu de classement car il a planté son scooter dans le goudron du premier virage de la première spéciale du rallye.

A l'arrivée à Brives, notre emplacement au parc est bondé : ma mère et des cousins sont venus nous faire un petit coucou pour la première fois sur un rallye. On leur raconte notre début de semaine, mais je reste concentré car on n'a qu'une heure avant de repartir vers la spéciale et le temps passe trop vite : pleins d'essence et d'huile 2 temps, Coca et barre de céréales, un coup de brillant sur la moto pour aller plus vite, et c'est reparti à nouveau pour une courte boucle vers la spéciale toute proche.

De retour vers 16h00, c'est l jour où on peut profiter un peu de la ville-étape... et bricoler. Joffrey m'a dégotté les roulements chez un fournisseur industriel, indiqué par Yam qui ne les avait pas. Efficace l'Assistance !

Direction le stand de la Mutuelle des Motards : le jeune mécano écoute mes explications, puis vérifie tout sur la moto : il commence par démonter le carter coté sortie de boite et allumage (lui aussi doit soupçonner le coup du mulot, comme quoi je ne dis pas que des conneries !), puis vérifie soigneusement les deux roues, la chaîne et les freins. Rien d'anormal, l'origine de mon maudit bruit reste inconnue.

JEUDI - Brive/Albi, 365km

C'est reparti ! Rien de notable jusqu'à ce que, en me penchant à gauche à la recherche de l'origine du bruit, je vois que le petit boitier qui contient la poulie de commande des valves YPVS est en train de se détacher du cylindre !

Arrêt en catastrophe devant un petit cimetière et bricolage express : je sors la trousse de la sacoche de selle, je dévisse le couvercle, retire la poulie et découvre qu'une des deux vis de fixation est tombée dans le carter et que l'autre est déjà à moitié dévissée. Je remets la première en place, mais j'ai l'impression que le pas est abimé, je ne serre pas trop. Je revisse la seconde bien à fond, ça a l'air de tenir. Remontage de la poulie et du couvercle, je rajoute un collier plastique autour de l'ensemble, range les outils et repars.

J'ai laissé un petit quart d'heure dans l'affaire, et suis obligé de cravacher pour reconstituer l'avance de 10/15 min sur la moyenne que j'essaie de garder pour être serein. Heureusement, je ne perdrai pas de temps à faire le plein à la pompe aujourd'hui car il n'y en avait pas sur le road-book, et c'est Joffrey qui m'attends avec les jerrycans. Plein d'essence, un coup sur la visière, un Dark-Dog (berck !) et une barre de céréales.

Je repars regonflé à bloc : dans un droite assez rapide que je passe bien déhanché à l'intérieur, je sens au point de corde les hautes herbes chatouiller mon genou ! Je chante "Aille biliv aille can fly, aille biliv aille can touch ze grass ! ! ").

Après les 2 spéciales du soir (bof, RAS), je rejoins le parc concurrents installé sur le circuit d'Albi. La fatigue commence à se faire sentir et je ne suis pas fâché que l'épreuve de nuit sur le circuit ait été annulée.

Resto et dodo, demain la liaison vers Alès s'annonce particulièrement corsée.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

VENDREDI - Albi/Alès, 316km

Cette étape est la plus courte du rallye, mais je la redoute depuis j'ai tracé l'itinéraire sur cartes à partir des road-books.

En effet, il n'y a aucun répit, aucun tronçon roulant où on peut "se refaire" si on a pris du retard. Que des routes blanches sur la carte Michelin régionale, les plus étroites et les plus viroleuses. Seule exception : un col en pointillé rouge et blanc, la légende de la carte indique "Parcours dangereux" , gloups !

Pour les ravitaillements, il y a bien une station en milieu de parcours, mais nous avons décidé lors de la préparation de refaire le plein au bord de la route comme la veille, pour ne pas risquer de perdre du temps à la pompe.

Le départ se fait du centre-ville d'Albi, avec le soleil levant sur les murs ocres des bâtiments, magnifique.

Ca commence fort puisque la première liaison jusqu'à la base-chrono de Teillet est très courte et hyper-accidentée : j'arrive avec à peine 2 minutes d'avance !

La base-chrono est un tronçon sur route ouverte où on doit tenir très précisément les 55 km/h de moyenne. Départ toutes les 30s comme en spéciale, mais là il faut tenir compte des autres véhicules sur la route, et de la navigation au road-book pour les changements de direction. La cellule de chronométrage de fin de base est cachée, on sait qu'on l'a dépassée lorsqu'on arrive en vue du point-stop avec les commissaires. Tout écart par rapport aux 55 km/h est pénalisé de 0,1s par seconde d'avance ou de retard. Cette base-ci ressemble plus à un terrain de cross qu'à une route : c'est humide, il y a de la terre et des feuilles partout, et des virages tous les 20 m. Donc pour 55 km/h, c'est FULL GAZ, et ça risque de ne pas suffire. A fond dès le départ, je surveille mon compteur de vélo qui me donne la moyenne, tout en gardant un œil sur le road-book et le troisième sur la route ! Je tiens la moyenne mais le temps passe, et au bout de 6 ou 7 km je commence à trouver ça long et à me poser des questions sur l'itinéraire. Je rends un peu la main, la moyenne chute ... et j'arrive sur la tente des commissaires ! GRR ! , dommage, j'étais nickel et mon hésitation de la fin m'a fait prendre un peu de retard.

Allez, c'est parti pour 150 km environ jusqu'au rendez-vous-essence avec Joffrey en bord de route.

Comme prévu ça tourne sans arrêt et les changements de direction sont nombreux, mais j'arrive à me constituer une petite avance de 10 min environ. On passe à coté de Roquefort (le parcours évite les grandes agglomérations !), puis on traverse le parc régional des Grands Causses, non loin du fameux camp militaire du Larzac. C'est beau, c'est grand, c'est le pays des brebis !

Je retrouve Joffrey à l'endroit prévu : il est arrivé en avance en cravachant sa BM, sur des routes à peine meilleures que les miennes : super ! On fait le plein au jerrycan, je mange un morceau, et c'est reparti.

Mon avance a fondu durant le ravitaillement mais je ne me fais pas trop de soucis, la route vers Le Vigan est plutôt roulante par rapport à ce que j'ai subi avant. Un groupe de furieux me dépasse en pleine attaque, dont la magnifique 250 TDR et ... un Scooter Suzuki Burgman. Pas trop envie d'arsouiller, je les laisse filer... J'ai tort...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

En effet, juste le temps de saluer mon père qui fait une pause au bord de la route (les assistances aussi se cognent une traversée Albi/Alès plutôt difficile), et je me retrouve à zigzaguer en seconde et troisième, 30 km/h dans les virages, maxi 80/90 dans les rares bouts droits.

Je dirais pas que je lambine, mais je profite des odeurs du sud, du soleil, des routes sympas (bien que cassantes). En liaison la moto est agréable à rouler, je tire les régimes entre 6500 et 8500 t/min, ça tractte bien, le bruit est sympa, il y a souvent des gars qui restent derrière moi pour profiter de la bande-son et de l'odeur, ça leur rappelle leur jeunesse en 125 RDX ou DTR !

A environ 1h00 de l'arrivée à Alès, je commets une erreur sur une case du road-book qui indique une fourche à prendre vers la gauche : j'enquille une petite montée défoncée, qui se transforme vite en chemin. Deux concurrents me suivent. On s'inquiète pas trop, David le "pisteur" du rallye nous fait souvent des blagues (chemins, gués ...).

Sauf qu'après quelques minutes de grimpette, ça ne correspond plus trop aux cases du road-book. Les deux autres hésitent. Je fais demi-tour dans la caillasse et redescends. Effectivement, la "fourche" était 300m plus loin, pas grave...

Roule roule. Je profite d'une case du road-book à 220 km tout rond depuis le départ pour calculer mon avance : je devrais être à 04h00 maxi au chrono (55km/h de moyenne pour 220 km) et je suis à ... OH PUREE, 04H15 !!! J'ai un quart d'heure de retard ! A rattraper en 100 km !

Cerveau en mode "Spéciale ", 2 rapports tombés, oeil bio-ionique sur le road-book, le cul qui redevient mobile sur la selle, changement de rythme garçon, si tu veux pointer à l'heure ! Ca n'empêche pas des trajectoires très propres : dans les gauches par exemple je reste complètement à l'extérieur pour pouvoir pencher sans empiéter sur la voie d'en face. Ca permet de croiser voitures ou tracteurs en plein milieu de virage sans presque avoir à corriger la traj'. A jouer avec le pilotage "circuit" sur la route, plus d'un, y compris des tout-bons, se sont retrouvés sur le capot d'une voiture !

Je grignote petit à petit mon retard, mais reste à traverser le Centre-ville d'Alès pour rejoindre au nord le Pôle Mécanique.

Je rentre dans la ville 10 min avant mon heure de pointage. Premier feu, rouge. Au moins 30 s de perdues ... Vert ! Je me faufile entre les voitures, j'ai été parisien, ça aide ! Second feu rouge. Ce coup ci c'est foutu...

Je connais bien Alès, le Moto-Tour y passe chaque année et c'est mon 8ième ! Je dois longer la rivière (plusieurs feux), prendre un pont à droite pour la traverser et reprendre à gauche (feu...) direction Mende. Là ça sera dégagé, un petit kilomètre avec un rond-point au milieu et je serai au circuit. Pour le moment je suis coincé derrière une Twingo et il me reste 5 min. J'arrive au pont. Le feu est rouge. 4 min. toujours rouge. Pas de circulation... coup d'œil à gauche... coup d'oeil à droite ...

(passage supprimé à la demande de la Prévention-Routière)

... après le pont et gaz ! Reste 3 min. CA PEUT LE FAIRE !

Le rond point plein angle. WIIIIIIIIINNNNNN le bout droit. Entrée du circuit. Il y a des piétons, des voiture et des fourgons partout. Heureusement j'ai noté sur ma sacoche-réservoir mon heure de pointage (16h-16min-00s) et les instructions affichées au parc la veille : " Pour le CH d'arrivée, passer sous le tunnel à gauche de la tour de contrôle".

Je déboule au pied de la tour, je donne des grands coups de gaz et de klaxon en gueulant " POUSSEVOUCHUIALABOUR !!! " , tout le monde s'écarte, je passe dans le tunnel et débouche dans la voie des stands devant la tente du CH, je cherche l'horloge des yeux ... 16:15:27 : j'ai 33 secondes d'avance !

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Vraiment excellent !

j'avais suivi ton Tour, tous les soirs, à partir des résultats officiels, pas mal détaillés, mais ça ne donnait que des chiffres, des chronos, des pénalités, etc..

Tandis que là, y'a de la viande autour, de la goûteuse bien persillée !

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Je me remets de mes émotions en faisant la queue sur la ligne de départ du circuit. La spéciale qui m'attend est particulière puisque nous partons sur le circuit mais un par un et ... à l'envers ! Après les 3/4 du tour, nous quitterons le circuit pour rejoindre la "piste rallye", un entrelacs de petites routes défoncées qui montent et descendent sur une colline qui fait partie du Pôle Mécanique.

Comme j'ai fait une journée de roulage et un stage avec Serge Nuques ici en mai, je visualise assez bien les trajectoires à prendre sur le circuit.

Tente, commissaire, horloge, tape sur la fesse : la routine du départ !

Pour une fois je m'élance correctement : depuis le début, j'ai beaucoup de mal à doser les gaz au départ, entre cabrage et sous-régime, alors que je n'ai jamais rencontré ce problème avec le 4LO de Réchoub, pourtant beaucoup plus pointu. Je suis les trajectoires "inversées" que j'ai visualisées, tout se passe bien mais la moto régule maintenant dès 8500 t/min ... Grosse grimpette pleine de trous à la sortie du circuit, puis j'ai le plaisir de reconnaitre des tronçons de la piste rallye que j'ai parcourus en stage. Je me régale sur ces montagnes russes défoncées, et j'arrive à la cellule de fin de spéciale juste derrière le GSX/R parti avant moi : je lui ai repris au moins 20s !

Au parc je retrouve Robin, un pote rencontré en 2003 sur le premier Moto Tour, et Pierre qui a lui aussi participé à plusieurs éditions en Laverda 750 (il y a des masos !). Il n'ont hélas pas pu participer cette année.

Deuxième spéciale identique à la précédente, là aussi ça se passe bien.

A l'affichage des résultats du soir, je suis 99ième/176 dans le 1er passage et 104ième dans le second, alors que je me voyais bien dans les 80. Ca confirme ce que me disait Morgan : ça roule fort cette année !

Demain, la journée commence par l'épreuve sur le circuit : il faut absolument que j'arrive à améliorer le fonctionnement de mon moteur avant, sinon ça va être le calvaire...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

SAMEDI - Alès/Toulon, 427km

On déboule tôt au circuit car les horaires des différentes sessions n'ont pas été affichés la veille (petit souvenir de l'époque où c'était comme ça tous les jours !).

Mauvaise nouvelle, les Classiques courent entre elles et passent en dernier, à 11h00 : ça fiche en l'air mon rêve d'arriver suffisamment tôt à Toulon pour profiter une dernière fois du salon de la moto sur les plages du Mourillon, et même de faire une trempette dans la Méditerranée.

Par contre ça va me permettre de tenter d'améliorer la carburation. Ras le bol de me trainer, je suis prêt à prendre le risque d'un serrage mais je veux essayer quelque chose.

J'ai fait un premier arrêt-carbu à Albi et j'ai trouvé une bougie couleur "rouille" (voir la question posée ici par Réchoub). Suite à la suspicion de joint de culasse HS, j'ai resserré suivant les conseils de Claude, mais je n'ai pas voulu changer les gicleurs, trop de fatigue, pas assez de temps, trop noire la nuit. Là, j'ai une heure et demie devant moi et un super bout de route déserte à la porte du circuit.

Premier essai en retirant le manchon de filtre à air (appauvrissement). Pas mieux : comme avant ça commence à couper vers 8500. En insistant en 3ième ça monte lentement, par saccades, jusqu'à 10500.

Deuxième essai, cette fois pour un vrai arrêt-carbu, full gaz fond de 4 pendant au moins 30 s, ha haa, tu vas voir ma {censuré} qui c'est qui commande, T'AS QU'A BOUFFER TES SEGMENTS SI T'ES PAS CONTENTE J'EN AI RIEN A FOUTRE !!!!!

Zou, débrayage et coupe-circuit, je finis sur l'élan jusqu'à un petit parking que j'ai repéré. Je garde les gants pour ne pas me brûler et je démonte la bougie droite : toute noire et grasse, trop riche. Je dévisse la gauche, celle qui était couleur rouille avant-hier soir : elle est gris-clair et sèche, trop pauvre ?! FOUTCH', qu'est ce que c'est que ce bazar ?!

Remontage et retour au parc. Il me reste 45 min avant ma série. Je décide de remplacer les gicleurs : je suis en 260, je vais mettre un 250 à droite et un 270 à gauche, c'est pas orthodoxe mais tant pis. Mon père sors les outils et on se prend chacun un coté avec Joffrey en s'échangeant les outils par en dessous. Les minutes tournent, les carbus sont sortis, on retire les cuves, on vérifie bien qu'on est pas en train de se gourer de coté en remplaçant les gicleurs, on remonte. Pourvu que ces grblmblr de manchons de filtre à air ne se foutent pas en traviole, ça m'est arrivé de m'y reprendre à trois fois quand ils sont mal lunés. Mais les deux se mettent en place sans problème et on finit le remontage juste dans les temps. Pas le temps pour un essai, juste un grand coup de gaz au point mort... et ça ratatouille toujours ...

Direction la pré-grille. Tiens, les concurrents Classiques du rallye "Alès-Toulon" débutent leurs 3 jours de course en participant à notre série. Il y a Stéphane Guéguin et son incroyable 250 TDR à 100 000 dollars.

C'est parti pour le tour de formation. C'est bon, les trajectoires vues en stage me reviennent aussitôt. Rien de changé par contre coté moteur, ni pire ni mieux. Arrêt sur la grille (3ième ligne) et départ ligne par ligne pour le tour de chauffe. J'y vais à bloc pour chauffer les pneus et me mettre en condition. Ceux qui ne connaissent pas le circuit se baladent de gauche à droite comme des chiens truffiers, je manque de couper en deux une 500 XT qui traverse la piste pour se replacer ! Retour sur la grille de départ, sous les feux rouges.

Mon Lolo, va falloir te cracher dans les pognes pour pas être ridicule avec ton "poumon" !

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 2 weeks later...

SAMEDI - Alès/Toulon, 427 km (suite et fin)

... rouge ... rouge ... rouge ... VERT !

Départ cafouilleux comme souvent, et déjà quelques missiles me dépassent, un GSX-R (tiens, pas revu depuis Saverne celui-là ?!), la 750 VFR, et Guéguin sur sa 250 TDR qui a l'air de sortir au moins 90 ch. !! Pendant un tour c'est le grand n'import' nawak, ça traverse dans tous les sens, impossible de prendre les bonnes trajectoires, et moi je suis pas un saignant dans les bastons en paquet (ça doit être cette histoire d'instinct de survie !).

Dans le second tour ça se décante, je me débarrasse du 600 XLR qui était parti très fort, je reprends les traj" apprises en stage et je m'applique à changer de rapport à 8500 t/min puisqu'au dessus ça continue de ratatouiller. Devant moi, ça se chamaille sévère entre une autre 250 TDR , la 500 Pantah et la 800GS de Fortin (en tête en classiques). Ils ont une cinquantaine de mètres d'avance sur moi, mais je grappille mon retard petit à petit, bien aidé par leur bagarre de chiffonniers : la Pantah rentre dans les virages en travers, roue arrière bloquée, les deux autres ne se laissent pas impressionner, " Y'a du rythme " comme dirait le Chevallier Nuques de Groland !

Dans plusieurs virages, je fais frotter les pots, ce qui ne m'était encore jamais arrivé ! Malheureusement il n'y a que 5 tours, et je finis juste derrière les 3 autres, ravi quand même car le circuit n'est pas mon point fort et je me suis bien défendu.

C'est parti pour une liaison sympa et facile, via Malaucène au pied du Ventoux. Dans la montée du "Géant de Provence", je pose à nouveau les pots, il va falloir travailler mon déhanché sinon ils vont pas faire long feu les LOMAS !

La descente du Ventoux nous amène à Sault, un village que j'adore au milieu des champs de lavande, où le Moto Tour est souvent passé. Je m'arrête 5 minutes sur la place du village pour profiter du panorama. J'hésite à me poser en terrasse mais je n'ai pas assez d'avance et préfère filer.

J'arrive à la spéciale du Pas de la Couelle en toute fin d'après-midi, et découvre une file de motos à l'arrêt. Le rallye est bloqué, il y a pas loin de 100 concurrents qui attendent, et on n'entend aucun départ. Tiens, un fourgon de gendarmerie se faufile parmi les motos et part dans la spéciale ?! Sur son flanc j'ai lu "Identification criminelle ", c'est quoi ce bazar ? Radio-rallye donne vite la réponse : il y a un cadavre dans le bois au milieu de la spéciale ! Des mauvaises langues prétendent que c'est un concurrent du Moto-Tour 2003, et qu'on va l'identifier à partir du n° de cadre de sa moto !!!

Les départs finissent par reprendre, et quand je m'élance dans la spéciale, la nuit est presque tombée. Le pinceau du phare éclaire la petite route qui serpente dans une pinède, mais je vois encore juste assez pour ne pas être gêné.

Petite liaison jusqu'à Toulon où j'arrive vers 21h00 : toute l'équipe m'attend, affamée, et me traine de force directement au resto sans passer par l'hôtel ! La méditerranée clapote au pied de la terrasse du restaurant, je savoure ma salade de supions en écoutant les anecdotes du jour des copains, j'ai connu des pires journées !

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

DIMANCHE - Toulon (Mont-Faron), 38km

Réveil sous un ciel bleu comme seule la Côte d'Azur en offre. On se fait le petit dèj' en terrasse avec mon père et Joffrey, honnêtement ça caille un peu mais on ne pouvait pas louper ça.

La liaison du jour fait à peine 10 km, en pleine ville, avec brocante et déviation en prime, beaucoup moins sympa que les jours précédents !

La spéciale est celle du Mont-Faron, elle clôt le Moto-Tour depuis la 1ère édition en 2003.

C'est une spéciale très particulière pour plusieurs raisons : c'est la dernière du rallye (dernière occasion de rattraper le gars de devant ... ou de se faire rattraper !), il y a beaucoup de spectateurs (on est samedi et quasiment en ville) et la route est vraiment ... spéciale ! Le reste de l'année, c'est une route à sens unique très étroite qui descend du sommet, mais là on la prend "à l'envers" : elle serpente d'abord dans une pinède, avant la montée finale parsemée d'une dizaine d'épingles. La vue sur la rade de Toulon est magnifique, mais on ne la découvre évidemment qu'au sommet car avant on est un peu occupé : toute la montée est bordée de rocher d'un coté et du vide de l'autre, interdit de se louper !

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Hop !

Je profite de l'entracte pour faire part de mes sentiments vis à vis du récit de Laurent.

Franchement ya tout ce qu'il faut :

-de l'action

-du suspens ( ya certainement Aghata Christie la-dessous)

-du rythme

-du mystère ( on ne saura certainement jamais pourquoi un bougie était brune et pas l'autre :huh: )

-de l'humour ( je ris encore du cadavre avec la plaque de sa moto autour du cou :lol: )

-du cadencement dans les épisodes

Bref c'est 'plus belle ma 3 et demie ' ( bon je sais, moi je suis nul)

Manque plus qu'une séance cochone et c'est du Frederic Dard pur jus. :tongue:

En résumé : au top Laurent

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

DIMANCHE - Toulon (Mont-Faron), suite et fin

Me voila donc au départ de la dernière spéciale du dernier Moto-Tour ...

Vu mon classement, je n'ai rien à gagner dans cette montée, donc l'objectif est de me faire plaisir et de faire plaisir aux spectateurs.

Les commissaires et le directeur de spéciale sont concentrés comme d'habitude, mais je vois aussi sur leurs visages un fond de tristesse de voir leur rallye se terminer.

Le rituel du départ en spéciale est toujours le même. Toutes les 30s, un concurrent s'élance, tout là bas au bout de la file; le hurlement du moteur s'estompe, entrecoupé des passages de rapports. La file avance, je redresse la moto et la pousse sur 2 mètres (au Mont-Faron, grosse pente : ouch , c'est dur !).

Quand il reste une dizaine de moto, je m'assied sur la LC et je pousse en restant assis. Je cale le road-book sur la case d'arrivée de la spéciale et remets le compteur de vélo sur zéro (le kilométrage de la liaison commence au départ de la spéciale). Plus que 5 motos devant moi : j'accroche à la moto la sangle de déclenchement de mon gilet airbag, je mets mon casque et j'enfile mes gants, dont je rabat soigneusement les pattes velcro. Je tire sur la sangle du casque pour vérifier qu'il est bien serré. Un commissaire vient me prendre mon carton de pointage pour y noter mon heure de départ. La pression monte, plus que deux motos et ce sera à moi. J'ai la boule dans l'estomac qui s'est réveillée, celle qui dit " Qu'est ce tu fous là au lieu de t'occuper de ta famille et de bricoler tranquillement dans ton garage ? ".

Je déplie le kick, mets le contact et démarre la moto. J'avance en embrayant doucement.

Le commissaire me rapporte mon carton, je le range aussitôt dans la pochette fixée sur mon guidon, où il reste bien en vue en permanence. Le commissaire vérifie que j'ai bien accroché mon casque et que je porte ma protection dorsale. J'essaie de me remémorer les premiers virages de la spéciale. Je suis maintenant sous la tente du départ, le commissaire de spéciale annonce "10 secondes " au concurrent qui me précède, il lance le moteur dans les tours, je sens le souffle chaud de son échappement. Quand il s'élance, je pousse la moto jusqu'à la ligne peinte au sol. Cette spéciale elle m'impressionne pas, je l'ai déjà grimpée 7 fois. " Tu pars à zéro, je te taperai sur la fesse ". Je vais tous les bringzinguer. "20 secondes. Tu feras attention, il y a de la terre à la corde dans le premier gauche ". Je vais tous les bringzinguer. " 10 secondes ". JE VAIS TOUS LES BRINGZINGUER !

... 55 ... 56 ... 57 ... 58 ... 59 ... 00 - Gaz !

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.


×
×
  • Créer...